Le Labo a passé deux ans dans l'eau sans en sortir depuis sa rénovation. Durant tout ce temps, la vie s'est peu à peu accrochée à la coque. Avant notre expédition, pour permettre au Labo d'atteindre des vitesses acceptables, il fallait gratter la coque puis en fonction du résultat, mettre une couche d'anti-fooling ou une couche de primaire puis d'anti-fooling. C'est ce qui est appelé le "carénage". La coque du Labo est en bois contre-plaqué dont l'étanchéité est assurée par une succession de couches de résine et de fibre de verre. Puis s'ajoutent deux enveloppes : une de primaire ou peinture, sur laquelle pourra s'accrocher l'antifooling, empêchant la faune et flore marine de coloniser la coque. 

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Le chantier de carénage le plus proche pouvant nous proposer une place durant une semaine était le port à sec Maritima de Martigues. Le Labo a donc été convoyé par l'équipage de Port Saint Louis du Rhône à Martigues. Cette première navigation, au moteur, par Mistral, s'est bien déroulée jusqu'à l'arrivée où le maître de port a annoncé l'incapacité de sa grue à sortir le bateau. En effet, comme le Labo comporte deux mats, il craignait que l'un des deux n'entre en contact avec les portants de la grue. Après une heure de négociations, Perrine arrive à convaincre l'équipe du port à sec qu'en enlevant les pataras, le bateau passe sans problème entre les sangles de la grue et le voilà sorti ! De ses onze tonnes, il est encore plus impressionnant hors de l'eau et nous commençons à gratter.

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Après une journée de carcher et de bataille contre les nombreux coquillages, nous nous apercevons que la stratification est décollée au niveau de la quille... En l'enlevant, l'équipe voit la liste des taches s'allonger car l'ensemble de la quille se dénude, puis l'ensemble de la coque. La sentence tombe : deux mois de travaux sont nécessaires pour que le bateau soit à nouveau étanche. Le Labo ne partira donc pas cette année et il nous faut trouver un autre bateau dans l'urgence... le départ est dans seulement une semaine !